BORDERES (65) 05/04
C'était un lundi après midi, début des années 1980... 82 ou 83 certainementje ne me rappelle plus de trop avec ce temps qui passe si vite, un lundi après midi pas comme les autres, un lundi après midi de fin d'aout... LE lundi après midi des Fêtes de Bordères surtout, immanquable rendez vous de la saison cycliste dans les Hautes Pyrénées, un vrai lundi de fête locale comme les plus anciens d'entre nous ont pu connaitre... une course cycliste qui occupait tout l'espace. Un public record, un public de connaisseurs, des connaisseurs qui à l'époque, prenaient l'après midi pour venir voir cette course cycliste si renommée dans le 65. Un vrai bonheur de rouler devant ces barrières garnies de spectateurs... le bon temps. Je l'ai faite quelques fois cette course oui... et le jeune Patrick LOPEZ lui aussi, 20 ans pensez donc, natif du village, il n'allait pas se la manquer pour rien au monde cette course. Patrick, je le connaissais depuis les minimes, nous étions au même club, la J A Bordères, le club organisateur justement et ironie du sort, il venait d'embaucher avec moi 3 mois avant. Pas de congés pour lui mais pour la course cycliste de Bordères, il y avait des passes droits bien sur, il l'a eu son après midi... lui le grimpeur, longiligne, il n'aurait pas manquer cette course de costauds, de sprinters, ce circuit de 2 km en ville avec 4 relances.. il ne la gagnerait certainement pas celle là mais y participer, c'était son mondial à lui. Alors qu'à t'il penser à mi course, sur cette prime annoncée et lancée de loin par les filous de l'époque, lui qui se trouvait en 20ème position, juste devant moi, loin, bien trop loin pour avoir sa chance... il s'est quillé sur les pédales oui, lui le grimpeur aux fines jambes... mais ce n'était pas sa spécialité ça le sprint... alors forcément, on peut ne pas prendre toutes les précautions utiles dans ce genre d'exercice.. sa chaine mal alignée sur la cassette, la roue libre à l'époque... et la voilà cette chaine qui s'enroule sur cette roue libre...mais pas sur les pignons...entre les pignons... elle tourne mais ne s'enclenche pas... la chute... inévitable, un chute sur le côté, tête la 1ère, une époque ou le casque à coque rigide n'existait pas, juste les casques à fines lanières, très beau à l'époque... mais pour la protection que dalle! Hosto de Tarbes directement car il saignait des oreilles, pas bon signe tout ça... coma le soir, transporté en urgence à Toulouse... il se réveillera 14 jours après... le chant du cygne... il décédera pendant la journée... cette image, je la revois comme si c'était hier, allongée durant 3 tours sur la route... et le mardi matin, le directeur de l'entreprise qui vient me dire qu'il était à Toulouse dans le coma, ça fout un choc oui, gros choc... 14 jours après, il décède..et sa grand mère qui vivait avec lui en apprenant la nouvelle décède aussi... un truc de fou, il avait perdu sa mère l'année précédente et sa soeur deux ans avant.. un tsunami familial! Alors depuis ce temps là, tous les ans, la J A Bordères honore sa mèmoire et dimanche c'était son souvenir... un souvenir qu'on se passerait bien oui, un souvenir qu'on n'aurait jamais voulu surtout. Des chutes dans les courses cyclistes il y en a toujours eu, il y en a toujours, et malheureusement, il y en aura toujours. Alors même si on n'arrivera jamais à les éliminer, à nous coureurs, organisateurs d'être responsable pour limiter au maximum ce genre de pépins aux conséquences les plus tragiques parfois. Même si celle là n'était dûe qu'à lui même.
A nous organisateurs, de nous assurer qu'on ne met pas en place une course cycliste de nos jours sans avoir pris toutes les précautions utiles pour sécuriser au maximum notre épreuve. Bien sur qu'il est difficile dans la majorité des cas de rouler sur un circuit fermé à la circulation, nous les coureurs nous en sommes tous conscients, on essaie de faire gaffe oui aux voitures mal garées, venant en contre sens.. les coureurs prennent parfois des risques mais les organisateurs aussi... et dimanche ça a été le cas... désolé pour une fois de ne pas dire que l'organisation n'a pas été irréprochable, on ne peut plus aujourd'hui faire l'impasse sur la sécurité du circuit, sur les secours, sur rien quoi en fait car nous devons, nous organisteurs, tendre également à être irréprochable... même si on sait tous que le sans faute n'existe pas... un chien qui traverse, un spectateur, un voiture en contre sens.. on n'empêchera jamais ça non malheureusement, moi le premier quand j'organise... alors pour que ce souvenir Patrick LOPEZ ne soit pas à l'origne à l'avenir d'une autre souvenir à commémorer, Messieurs les organisateurs, prenaient vos responabilités. Ne faites pas l'économie de quelques dizaines d'euros svp à sortir pour essayer d'avoir une course la plus sécurisée possible, car nous les coureurs, on dépend toujours de vous la plupart du temps. Même si je sais qu'il est de plus en plus difficile d'organiser des courses vu le prix demandé...pour réaliser une course. Mais attention Messieurs les organisateurs, prenaient garde que pour économiser quelques sous, vous risqueriez de le payer toute votre vie.
Allez passons au sport maintenant... c'est l'essentiel non?
Commentaires
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- 1. ALBERT Michel Le 09/04/2015
Bel hommage tu rends à ce jeune Patrick disparu à ses vingt ans, oui trop tôt, et c'est toujours trop tôt, frissons tu transmets dans ton récit en nous parlant du chemin de la vie des fois des plus terrible...
Comment ne pas penser à "cette chaîne de la vie qui se déroule mal" et qui pour certains laisse traces et souvenirs marquants indélébiles.
J'en resterais la dessus et n' évoquerais rien de plus sur le coté sportif " courses FFC des petits villages"...VU QUE TOUT FOU LE CAMP...
Je dirais comme toi , les mesures de sécurité drastiques ne sont jamais assez...cela s'impose..."la dépense d'un sou de plus, peu éviter bien des soucis"...
Alain merci de nous révéler "témoigner" cette dramatique journée...des années 80, "RIEN N"EST A SOUS ESTIMER" ni pour celui qui est parti tragiquement ni pour ceux qui ont vécus sous les yeux le drame et ceux qui restent meurtris par les souvenirs...
Le bonheur ça se protège...et nous ne devons pas devenir "radin" ni sur un sou, ni sur les mots...avoir le courage d' en parler...pour des fois éviter le plus dur...
Allez abonnez vous à "toujours sport plus"...lol et encore sport plus..bien géré...bon esprit si possible. dans cette belle région Pyrénéenne.
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